vendredi 28 mai 2010

Stéphanie, 33 ans.

C’était il y a 1 an et demi, lors d’une banale visite annuelle chez le gynéco que j’ai fait la connaissance de ce vilain Papillomavirus. J’en avais déjà entendu parler c’est sûr, mais pour être honnête je ne me sentais pas trop concernée.

Bref. Banale auscultation. Banal frottis. Comme tous les ans, quoi. Pas de soucis particulier.
Sauf qu’un beau jour je reçois le fameux courrier qui fait peur, comme quoi le frottis présente une anomalie et que je dois contacter le secrétariat de gynéco au plus vite pour pratiquer une colposcopie… C’est quoi ce truc ? Panique à bord… C’est une biopsie du col de l’utérus me dit-on… Le souci c’est que « biopsie » rime avec « cancer » !

Lors de l’examen, qui n’a rien d’une partie de plaisir, se mêlent la peur, le froid, les sensations désagréables du prélèvement et surtout l’ignorance. Qu’est-ce qui va se passer ?
Mon gynéco, pour me rassurer, a cru bon de me dire « y’aura sûrement rien, ça a l’air normal d’aspect ». Ah bon ? Cool… De retour dans son cabinet, le gynéco m’explique à l’aide de tableaux et de schémas les différents grades de la maladie et les traitements mis en place en fonction de ces mêmes grades. C’est là qu’il me dit que souvent, on pratique une conisation et blablabla et blablabla… moi je n’entends presque rien, j’ai la tête farcie et j’ai du mal à comprendre la situation. Mais bon, je reste confiante, je garde en mémoire ce qu’il m’a dit pendant l’examen.

2 ou 3 semaines plus tard, nouveau courrier… C’est le résultat. Et là, mon cœur s’est arrêté de battre pendant quelques secondes : au delà du charabia des termes médicaux, je comprends qu’il faut pratiquer la fameuse conisation… sous anesthésie générale, 2 jours d’hospitalisation. Bon, faut s’organiser. (J’ai deux enfants et il faut que je les confie à mes parents). Un stress de plus.

L’opération se passe bien. A mon réveil je n’ai pas mal.
Le matin de ma sortie, l’infirmière vient pour retirer la mèche vaginale. Et là, le truc qui n’arrive que dans un cas sur je ne sais combien : hémorragie. Il faut retourner au bloc pour cautériser le petit vaisseau qui saigne ! Rebelote, cette fois anesthésie locale.

Pour finir, je suis rentrée chez moi. Anémiée, super fatiguée et un peu déprimée (notre intimité en prend un coup !) mais soulagée. C’est fait !

Plus tard, j’en ai parlé avec mon médecin traitant, il a été plus disponible pour en parler et répondre à mes questions. C’est lui qui m’a dit que je serai suivie de près tous les 6 mois, et que je ne suis pas seule dans ce cas là…

Depuis, je fais un frottis deux fois par an pour guetter la moindre évolution de cette cochonnerie. Parce qu’on ne sent rien, il n’y a aucune douleur… donc comment être sûre ?

Je ne souhaitais pas vous effrayer avec mon vécu. J’espère que ce n’est pas le cas. Juste vous dire que vous n’êtes pas seule, que d’autres femmes sont passées par là, ou se battent encore. Et qu’on peut vous aider à y voir plus clair ou vous rassurer.

La morale de l’histoire c’est que, si je n’avais pas fait une fois par an, une visite gynécologique, ni un frottis je serais peut-être vraiment malade. Ce virus est sournois, il apparaît à n’importe quel âge et on ne se rend compte de rien !

Donc, mesdames et mesdemoiselles, je vous invite vivement à prendre votre corps et votre santé en mains. Faites-vous dépister ! Même si le frottis n’est pas super agréable, il n’est pas douloureux, et surtout il peut vous sauver la vie ! Prenez soin de vous, la vie est trop précieuse.

Le 25 mai 2010.