Emilie, 34 ans, maman de 3 beaux enfants...

Bonjour, Je m'appelle Emilie, j'ai 34 ans et 3 beaux enfants de 8ans, 7 ans et 18 mois. J'ai accouché le 30 mai 2013 d'une jolie petite fille, contrairement aux deux aînés, je décide d'essayer l'allaitement, au bout d'une semaine, ne me sentant pas à l'aise, je décide de tirer mon lait, l'allaitement ne pouvant pas s'arrêter comme ça à ma grande surprise ! Je continue donc à tirer mon lait pendant 2 mois et début août j'arrête. L'été se passe, tout va bien, bb grossit bien, RAS. Puis petit retour de couches, je continue à prendre la pillule que l'on m'a prescrite à la maternité (Cérazette) mais à partir du mois d'octobre des saignements légers apparaissent, je mets ça sur le compte de la pilule qui peut soit faire disparaitre les règles, soit provoquer des règles anarchiques. Je me dis que ça doit être mon cas, novembre arrive, je reprends le boulot et ça continue : pertes de sang légères mais également perte de liquide comme de l'eau. Je pense à l'incontinence post grossesse, j'ai pourtant fait mes séancesde rééducation du périnée en septembre/octobre avec une sage femme... Je décide d'arrêter cette pilule et de reprendre celle que j'avais avant de tomber enceinte. 1 plaquette, 2 plaquettes et toujours les mêmes symptômes.... J'appelle ma gynéco de ville (pdt ma grossesse j'étais suivie pour un accoucheur) pour prendre rdv, il faut attendre début janvier, je prends mon rdv et laisse passer les fêtes de fin d'année. BB va bien, moi aussi, peut être un peu fatiguée, j'ai perdu du poids mais ça me va. 8 janvier : rdv chez ma gynéco (avec les 2 petits attendant ds la salle d'attente car évidemment c'est mercredi), je lui explique les raisons de ma venue, bb de 7 mois, saignements et pertes de liquide depuis octobre malgré le changement de pilule. Elle me dit qu'elle va aller voir tout ça, je m'installe, elle m'examine et ne dit rien, à part que j'ai le col très sensible, je ne comprends pas, je pense à une mycose. Elle me demande de me rhabiller puis je la rejoins à son bureau, là elle semble s'affoler, me dit qu'il faut que je vois un chirurgien en urgence, qu'il faut m'opérer. Je ne comprends toujours pas, je lui demande pourquoi et elle me répond "mais vous avez une tumeur!". Je reste bouche bée. Elle tente de joindre un chirurgien pour qu'il me voit au plus vite. RDV est pris pour le lendemain soir 18h30. Le lendemain je vais travailler en pensant au rdv. Je rencontre une chirurgienne qui manifestement a été briefée par ma gynéco. Elle me demande de lui expliquer ce qui m'arrive puis m'examine, toucher rectal en prime et m'annonce qu'elle sent bien une tumeur de la taille d'une mandarine! Il faut faire une biopsie, je demande si on peut la faire tout de suite je ne veux pas attendre, elle accepte puis me dit qu'elle aura les résultats ds 8 jours environ mais me prend un rdv pour une IRM à faire dès le lundi suivant. Le lundi arrive, je préviens de mon absence au bureau et je passe mon IRM, le médecin me dit qu'il y a bien une masse mais qu'elle semble très localisée, bêtement je me sens rassurée et pense à un simple kyste. Je retourne voir la chirurgienne avec mon IRM à la main en lui annonçant que c'était très localisé l'air presque triomphant et là elle me demande si je suis venue seule. Je lui réponds oui, étonnée par sa question. Puis elle me regarde droit ds les yeux et me dit qu'elle à les résultats de la biopsie et que j'ai un CANCER ! Le mot tombe : cancer du col de l'utérus, puis elle commence à m'expliquer comment on va le traiter : curage des ganglions lymphatiques pelviens et lombo aortiques par coelioscopie (5h d'interventionau passage), puis radio-chimiothérapie concomitante, puis curiethérapie (technique de radiothérapie mise au point à l'Institut Curie où la source radioactive scellée est placée à l'intérieur ou à proximité immédiate de la zone à traiter. La curiethérapie est couramment utilisée comme un traitement efficace pour soigner le cancer du col de l'utérus), puis ablation de l'utérus. Le sol se déroule sous mes pieds, je ne comprends pas, j'ai un bb de 7mois, j'ai été suivie tout au long de ma grossesse, on ne m'avait rien signalé d'anormal... Je n'ai jms eu auparavant de frottis anormaux.... Je demande un 2eme avis qui diffère légèrement du 1er en ce qui concerne le traitement. Je choisis le 2ème avis et de me faire suivre à l'institut Bergonié à Bordeaux. A partir de là les rdv s'enchaînent : examens sanguins, tep scan... Début février 1ère hospitalisation pour le curage des ganglions, puis attente de 15j pour savoir si il y a des métastases sur les ganglions. Ouf les résultats sont bons. Puis rdv avec l'oncologue, la radiothérapeute, scanner dosimétrique... Je commence la chimio fin mars à raison d'une fois par semaine pour 5 cures et en même temps la tomothérapie tous les jours sauf le we (la tomothérapie est une technique de radiothérapie guidée par l'image.Radiothérapie hélicoïdale garantissant pour le patient un meilleur ciblage du tissu tumoral à irradier, tout en réduisant les risques d'irradiation pour les organes sains à proximité.). Je termine les traitement début mai, épuisée par les traitements, les allers/retours en VSL... IRM de contrôle, la tumeur n'a pas assez diminuée, il faut opérer et tout enlever : tumeur, col de l'utérus, utérus, ovaires.... toujours par coelioscopie et voies naturelles. Rdv est pris pour le 20 mai soit 10j avant le 1er anniversaire de mon bb... L'opération s'est bien passée, il faut que je me remette sur pieds maintenant, la curiethérapie prévue en juillet pour clôturer le traitement. je revois le chir fin septembre qui m'annonce que tout semble normal et qu'il souhaite me revoir en février prochain soit dans 4 mois. Les nouvelles sont rassurantes, on croise les doigts. Maintenant il me reste à régler les dommages collatéraux dûs à la dernière intervention (pb urologiques : pose de sondes ds les uretères, autosondage....) jusqu'à quand ? That is the Question ! Voilà la petite histoire de mon cancer. Comme quoi ça n'arrive pas qu'aux autres comme je pouvais le penser. Heureusement j'ai eu la chance d'avoir 3 enfants merveilleux, le deuil d'une prochaine maternité est difficile à faire car même je me serai sûrement arrêtée à 3 enfants, le fait que ça soit la médecine qui me l'ai imposé est difficile à digérer...